Bois / Biosourcé

La prise de conscience généralisée des enjeux de la crise climatique et de la limitation des ressources entraîne dans son sillage une réflexion de fond sur les méthodes constructives et les matériaux employés dans le secteur du bâtiment. A la suite des Grenelles de l’environnement successifs, le recours aux labels et référentiels en faveur de la qualité environnementale des bâtiments tend à se généraliser : Bâtiments Bas Carbone (BBCA), Bâtiment à Energie Positive et Réduction Carbone (E+C-), label allemand Passivhaus, HQE et son volet Bâtiment Biosourcé, BREEAM, LEED … Parallèlement, une fraction significative des donneurs d’ordre publics et privés orientent les dossiers de consultation pour susciter l’utilisation des matériaux jugés « écologiques ».

Dans ce contexte, le bois tient une place de premier choix en tant que matériaux de structure, de second œuvre ou de finition, et les défis techniques qu’il pose sont nombreux. En effet son usage est répandu de longue date dans l’auto-construction ou les équipements de taille modeste, mais a globalement été chassé par le béton pour les bâtiments collectifs en France. En outre, les critères de qualité des bâtiments fixés par les réglementations modernes ont plutôt été pensés pour des structures béton, et ne sont pas toujours adaptés au contexte des bâtiments bois, en particulier pour les immeubles de logements.

Les caractéristiques acoustiques de la plupart des matériaux de construction conventionnels sont maintenant bien connues et leurs prescriptions de mise en œuvre sont stables. Il n'en n'est pas de même pour les matériaux thermo acoustiques biosourcés, dont la généralisation de l’emploi est plus récente. Leurs caractéristiques thermiques sont généralement connues ou en cours de caractérisation, mais leurs caractéristiques acoustiques et les performances obtenues dans des configurations de mise en œuvre semblables à celles des matériaux conventionnels sont le plus souvent inconnues.

Pourtant l’engouement pour ces matériaux est croissant, et les impulsions de la part des décideurs publics se multiplient : labels favorisant la valorisation des forêts locales, certifications « bâtiment éco-responsable et empreinte bas carbone », recherches pour la réutilisation des terres excavées par la réalisation du métro Grand Paris Express,…

Les industriels historiques du secteur de la construction diversifient leur offre en intégrant cette demande nouvelle et développent de nouveaux systèmes constructifs « bio-sourcés », quand dans le même temps de plus jeunes entrepreneurs misent sur le développement de nouvelles filières, ou de nouveaux procédés industrialisés. Ces « nouveaux procédés » s’inspirent en partie de savoir-faire qui ont été développés et conservés dans le secteur de l’auto-construction, peu contraint par les normes et réglementations (thermiques, feu, acoustique, etc.), qui offre de vastes possibilités pour le parc immobilier futur : bâtiments en briques terre crue, en bottes de paille enduites, en blocs de « ciment chanvre », en pierre de taille, etc.

Dans ce contexte, le LASA poursuit son travail de R&D afin d’être en mesure d’accompagner l’essor des solutions constructives bio-sourcées, et de proposer aux différents acteurs de la construction des solutions pour la conception et la mise en œuvre de ces systèmes constructifs, en étudiant leurs propriétés acoustiques et en définissant les conditions de leur déploiement dans la cadre réglementaire de la construction.